Premier cauchemar de la Shivahala

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Alors que vous traverser les eaux sombres du lac, un rêve de la nuit dernière vous revient en mémoire :

Une goutte de sang est suspendue à une paroi verdâtre. Elle se détache lentement et tombe, tombe…

Dans des eaux sombres, couvertes de feuilles, une ombre tressaille.

Perché sur une branche au-dessus de l’eau, le Ts’krang que vous avez rencontré dans la jungle vous regarde aborder l’île au milieu du bras mort du fleuve. Une mine de fusain à la main, il trace une croix sur sa carte, conclusion de nombreuses indications sur son itinéraire.
Il enroule alors la carte de parchemin et récite, les yeux fermés, les paroles d’une incantation tout en faisant des gestes de ses mains et de ses bras. Il ouvre enfin les yeux, lâche le rouleau qui s’envole dans les airs dans un fuseau miroitant, comme si l’air lui-même gainait le parchemin.

Il fait nuit. Le rouleau de parchemin file au dessus de la jungle puis survole une grande rivière sillonnée des fanaux de navires à vapeurs qui vont et viennent devant une ville sur pilotis mordant dans la jungle. Passant au-dessus des dômes de bois, la carte fini son périple aérien en filant vers une grande tour hexagonale qui émerge de la jungle, illuminée de nombreux cristaux.
Une silhouette guette par l’une des plus hautes fenêtres et se saisi d’un geste vif de l’étrange volatile. Avec précaution, l’individu déroule la carte et émet un sifflement.

Le soleil larde les berges et le cours du Fleuve Serpent. A bord d’un navire à vapeur, de nombreux T’skrang armés et vêtus de vêtements amples et colorés se jettent dans l’eau dans la panique. Une seconde plus tard, leur navire est percuté par une boule de feu et s’enfonce dans le fleuve tout en s’embrasant, les gerbes d’eau le disputant aux jets de vapeurs. Au-dessus, loin au-dessus, un énorme brasier magique fonce sur une seconde embarcation.
Contemplant la scène, un Ts’krang est penché au-dessus du vide, ses vêtements furieusement secoués par le vent, les yeux étincelants et les mâchoires secouées d’un rire exaltés. Sa cape, jaune canari ornée de losanges rouges, claque au vent au-dessus de lui.
En contrebas, les étendards de la myriade de navires à vapeur qui fonce face aux épaves fumantes répondent aux mêmes couleurs…

Une goutte de sang tombe, et s’écrase dans une petite flaque de boue et de sang.
Au côté de cette flaque, le corps du Ts’Krang gît, affaissé contre un tronc d’arbre dans la jungle, légèrement penché sur le côté.

La pénombre est doucement percée par les flammes jaunes de quelques grosses bougies dans des vasques de bronze ciselé, disposées autour d’un bassin de marbre. Un brûle-parfum fini de se consumer sur une petite console à l’écart.

L’eau du bassin est couverte d’herbes et de fleurs. Une ombre émerge de l’eau avec un sifflement de surprise. « Shivahala ! Shivahala ! Vous avez une vizzzzion ? » s’exclament de concert deux jeunes Ts’Krang aux voiles colorées, un encensoir dans les mains. « Un rêve, un cauchemar, une potensssialité » répond le vieux/la vieille Ts’krang assis(e) dans le bassin, ses voiles collants à son corps, les pétales et feuilles aux voiles. « Encore l’aropagoï K’Tenshin, dit-il/elle d’une voie sifflante. Quand la Matriarche doit-elle arriver ? » « Dans deux jours » répond l’un(e) des jeunes Ts’krang.

Closant les paupières, la forme voutée du bassin bascule lentement en arrière et est engloutie à nouveau par les eaux sombres chargées d’herbes mystérieuses.

Publié le 5/06/2013

Réminiscences du Passé: première série de rêves

Rêves et Visions
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Le Cerf de *Kyoht, réputé apporter des rêves prémonitoires http://kyoht.deviantart.com/art/Dream-Deer-271405351

Alors que vous progressiez dans la jungle, dans la moiteur suffocante qui y règne, au milieu du nuage de moustiques qui vous harcèle, luttant à chaque pas contre la fatigue et la boue qui suce et relâche avec regrêt vos jambes, les rêves qui ont hanté votre nuit à l’Hermitage de la fondation Amarante vous reviennent en mémoire.
Effets des derniers évènements traumatisants ou de l’alcool, ces rêves vous ont réveillés, couverts d’une sueur glacée, plusieurs fois dans la nuit:

1er rêve:

… Une silhouette encapuchonnée est dressée face aux doubles portes de pierre constellées de myriades de runes, à flanc de montagne. Autour, le sol descend en pente vers un marais touffue aux insectes bourdonnants en nuages. Des cris d’oiseaux sonnent dans le lointain

Un doigt noueux caresse amoureusement la pierre gravée. Sous la capuche, des lèvres bleues encadrées d’une barbe noire murmurent suavement des paroles inaudibles dans un souffle de vapeur.

Un énorme cristal lumineux, au sommet d’un pilier de pierre, illumine une cité en contrebas. Une étincelle de lumière plus vive apparait au cœur du cristal. Cette étincelle devient un long cristal étincela à l’intérieur du cristal. Des boules de lumières liquides apparaissent autour de cette aiguille, toujours à l’intérieur du gros cristal. De plus en plus de ces boules de lumières apparaissent et fusionnent en chapelet de lumière visqueuse.

Soudain, un flash, et une monstrueuse masse de chaire remplace le gros cristal. Par transparence, l’aiguille de cristal luit faiblement. La masse de chair boursouflée, ressemblant à un monstrueux fœtus géants cligne des yeux, de la bave s’écoulant de sa bouche grotesque.

Peu à peu, la créature s’agite et se met à scruter la cité qu’elle domine, en haut de son pilier, une lueur d’avidité dans les yeux.

Une lueur d’avidité brille un bref instant sous la capuche. Les lèvres bleuies affichent un sourire satisfait, un sourire gourmand.

La silhouette se détourne et descend la colline à flanc de montagne avant de s’enfoncer dans les marais bourdonnants.

2e rêve:

… Une silhouette encapuchonnée est dressée face à une grande porte de bronze circulaire, recouverte d’une rouille verte. Dans son dos, un tunnel s’ouvre sur une forêt inondée de lumière dorée.

Un doigt noueux caresse amoureusement le bronze vert. Sous la capuche, des lèvres bleues encadrées d’une barbe noire murmurent suavement des paroles inaudibles dans un souffle de vapeur.

Une étincelle de lumière apparait au sommet d’un bâtiment. Cette étincelle devient un long cristal étincelant qui se fiche dans la toiture du bâtiment. Des boules de lumières liquides apparaissent autour de cette aiguille. De plus en plus de ces boules de lumières apparaissent et fusionnent en chapelet de lumière visqueuse.

Soudain, un flash, et un cube de cristal bleu apparaît, englobant l’aiguille en son cœur. Le cube fusionne rapidement avec le sommet du bâtiment. Sur le sol dallé, des enfants jouent en poussant des cris d’excitation, poursuivis par des sortes de chiens hybridés avec de singes. Leurs cris résonnent sous la grande voute de pierre où sont suspendus par des chaînes de nombreuses torches-cristal.

Au bout d’un moment, les tuiles les plus proches du cube semblent se couvrir d’une fine pellicule de givre.

Une lueur d’avidité brille un bref instant sous la capuche. Les lèvres bleuies affichent un sourire satisfait, un sourire gourmand.

La silhouette se détourne et quitte le tunnel pour pénétrer dans la jungle.

3e rêve:

… Une silhouette encapuchonnée est dressée face à une grande porte de pierre, intégralement recouverte de glyphes et de runes tressant des enchantements protecteurs sur toute sa surface. Dans le dos de la silhouette, une lumière grisâtre éclairement chichement un tunnel sinueux.

Un doigt noueux trace langoureusement les lignes d’enchantement de la roche. Sous la capuche, des lèvres bleues encadrées d’une barbe noire murmurent suavement des paroles inaudibles dans un souffle de vapeur.

Une étincelle de lumière apparait apparaît dans une grande salle où de nombreux Donneurs-de-noms vaquent à leurs occupation. Cette étincelle devient un long cristal aveuglant, attirant l’attention des occupants. Des boules de lumières liquides apparaissent autour de cette aiguille. De plus en plus de ces boules de lumières apparaissent et fusionnent en chapelet de lumière visqueuse.

Soudain, un flash, et une masse de chaire purulente ornée d’une multitude de membres, de têtes, de queues et d’autres appendices grotesques. Alors qu’un effroi silencieux apparaît sur le visage des témoins, le magma de chaire est animé d’un soubresaut. Puis d’un deuxième. Maintenant, c’est chaque appendice qui semble animé d’une vie propre. Ces excroissances bourgeonnent et se détache du magma de chaire, de plus en plus, et ces monstres grotesques se ruent sur les malheureux qui tentent de fuir.

Alienist_by_BenWootten

Une lueur d’avidité brille un bref instant sous la capuche. Les lèvres bleuies affichent un sourire satisfait, un sourire gourmand.

La silhouette se détourne et s’enfonce dans le tunnel.

Publié le 25/03/2013

Lettres du Village n°1

Interlude : Lettres du Village

10 Charassa 1507 TH, 10 jours depuis l’ouverture du Kaer Malheureux
Mon nouveau nom est Atticus Grise-Brume et, en tant que membre du nouveau conseil, je tiens ce journal pour raconter comment le Village s’établi dans le Grand Extérieur. J’essaierai d’envoyer copie de ces écrits par-delà le marais, je ne sais pas encore comment, pour informer nos Sauveurs.Cela fait maintenant 10 jours que nous avons quitté le Kaer maudit grâce à la Révélation des jeunes Héros Zorkal Pique-assiette, Krys’Ten Kastagul, Nadrang Beausatours et Olochaï Tête-jaune. 1à jours aussi qu’ils sont partis chercher des secours et se sont enfoncer dans le marais qui entoure la colline du Village, devant les portes du Kaer. Nous prions tous la Passion du foyer et de la famille, Garlen, chaque jour, pour que leur expéditions soit fructueuse et qu’ils puissent revenir rapidement avec de l’aide. Nous en avons vraiment besoin.

Aujourd’hui, Makus Outre-panse est décédé, nous savons désormais que les moules du marais sont toxiques. Nous avons été obligé d’envoyer nos membres les plus solides dans le Kaer pour ramener des champignons, mais nous craignons que ceux nous corrompent un plus. Plusieurs d’entre nous préfèrent affronter la disette que cette corruption.

La nourriture est donc un problème très sérieux, mais au moins nous avons une source d’eau fraiche et pure qui jaillit des flancs de la montagne.
Une bonne nouvelle tout de même, Ilya Doux-Pas, puisque c’est le nouveau nom qu’elle a choisi, a donné naissance à des jumeaux en pleine santé malgré nos craintes. Elle les a prénommés Krys’Ten Petit-Nuage et Olochaï Pluie-Douce. M’est avis que 4 noms seront très populaires dans les saisons qui viennent, si tout se passe bien.

Nous sommes maintenant 477 Donneurs-de-noms.

Puisse Garlen accompagner nos jeunes Héros.
Atticus Grise-Brume.

Publié le 15/03/2013.

Les origines : le Kaer Maudit

Après la disparition des premiers Héros, d’autres surgirent pour prendre la relève. Leur baptème du sang fut tout aussi douloureux.

Leur histoire a commencé il y a quelques semaines, en 1506 TH, dans le Kaer Bienheureux. Un Kaer où tout se passait bien et où les habitants ne craignaient que tois choses, le Grand Extérieur, les Horreurs qui viendraient de ce Grand Extérieur et la folie qui viendrait de ces Horreurs et qui frappent régulièrement les vôtres, des voisins, des amis, des proches…

Le conseil de la ville, dirigé par Marvin le Généreux, doit alors agir avec la plus grande célérité et s’emparer de ces fous pour les purifier. On ne les revoit alors plus jamais. Marvin le Généreux est un Ts’krang adepte armurier et un commerçant prospère. Sa fonction de chef est héréditaire, chaque génération d’armurier apprenant tout à la suivante pour reprendre les rennes du Kaer. Sa maison-forge, ainsi que celles des autres dignitaires du Kaer Bienheureux, se trouve au centre du Kaer, au pied de la Tour du Soleil. Cette tour porte un cristal de lumière gros comme une maison et assure l’ « ensoleillement » des habitations et des jardins suspendus édifiés en cercle concentrique autour.

Le problème, c’est qu’un jour l’écumeur de ciel ork, faisant le malin accroché aux sculptures de la paroi du Kaer, est tombé dans le bassin-source de la deuxième rivière du Kaer, celle qui est fangeuse et nauséabonde, celle contaminée et interdite.

Or en émergeant du bassin immonde devant ces camarades, quelle ne fut pas sa surprise de se retrouver dans une eau limpide, bien meilleure que celle de la 1ere rivière. Pourtant ces camarades ne voyaient autour de lui que boue pestilentielle !

Cherchant à comprendre ce maléfice, la petite bande plongea dans le bassin et nagea au-delà de la paroi du kaer, au travers de la source. Ils émergèrent dans une grotte exigüe reliée à un réseau de failles. Explorant ces failles, qui couraient derrière les protections magiques du dôme du Kaer, ils en découvrir plusieurs qui communiquaient par des fissures à l’intérieur du Kaer, permettant de jeter un coup sur la ville.

C’est ainsi qu’une autre réalité leur apparue : le Kaer à la lumière réconfortante, aux cultures généreuses, aux gens plein de santé, aux magnifiques peintures rurales n’était plus qu’un lieu sombre peuplé de plantes rabougries et couvertes de parasites, de gens éclopés, édentés, au teint maladif et au corps couvert de bubons, de tumeurs, de plaies suintantes. Seules les plus jeunes semblaient épargnés. Les plus atteints étaient les dignitaires « prospères », les riches marchants, le trésorier étant le pire.

Pire encore, le bruit du vent était devenu un mugissement, le mugissement de corps réduits à des amas d’organes suintants suspendus au dôme dans des cages de fer !

Seul Marvin le Généreux, toujours accompagnés de son fils, semblait épargné.

Mais autre chose, plus proche était corrompue : les pièces de monnaie des jeunes héros se mire à remuer dans leur bourse, puis à les déchirer. De petits monstres difformes et métalliques en sortir pour venir pomper le sang des jeunes gens. Manifestement, la monnaie était le vecteur de corruption. Mais où était la source.

Marvin peut-être, lui si prompte à distribuer les richesses autour de lui. Les héros retournèrent alors dans le Kaer, s’efforçant de croire en l’odieuse illusion qui dansait devant leurs yeux et que certains, réputés fous, perçaient de temps en temps, avant d’être « purifiés » et de rejoindre les malheureux suspendus au plafond. En tentant de confronter Marvin, ils découvrir pourquoi son-fils le collait toujours, pourquoi sa fonction se transmettait de père Ts’krang en fils Ts’krang : sous leurs riches robes de dignitaire, un seul corps monstrueux reliait les deux êtres dans un chaos de chaire et de membres fusionnés.

En combattant contre lui, ou eux ?, ils l’entendirent parler avec un être au-dessus d’eux. C’est alors qu’ils comprirent pourquoi il y avait si peu de lumière : là où aurait du briller le cristal de soleil, il n’y avait qu’une énorme créature, un amas de chaires bouffies et boursouflées une parodie de bambin géant et difforme, bref, une Horreur !

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Gibbering Abominationby ~Miles-Johnston http://miles-johnston.deviantart.com/art/DnD-Gibbering-Abomination-302235335

Après avoir éradiqué Marvin le Corrompue, les Héros se mirent en devoir de fuir dans les égouts du Kaer pour fuir la population qui, les croyants devenus fous furieux, les pourchassait. Dans ces égouts, ils entreprirent de récupérer tout ce qui pouvait exploser dans la forge de Marvin pour abattre la Tour du Soleil.

Dans un grand boucan, un chaos de pierres et de poussières, ils émergèrent au pied des ruines de la tour et s’acharnèrent à tailler en pièce la boursouflure tandis que la population découvrait le cauchemar dans lequel elle vivait alors que la main de l’Horreur sur ces illusions lui échappait.

Fortement ébranlés, paniqués les gens se tournèrent vers les jeunes qui n’avaient pas encore été corrompues par l’or maudit de la boursouflure, et plus particulièrement vers ceux qui les avaient libérés de la corruptrice.

Les jours qui suivirent furent chaotiques et ponctués de suicides et de folies alors que les habitants tentaient de panser leurs plaies, de guérir leurs immondes maladies et d’achever sans douleurs les horribles décorations vivantes du dôme. Il fut décidé de s’ouvrir au Grand Extérieur, qui ne pouvait finalement être pire que l’intérieur, et d’envoyer les nouveaux Héros avec une grande partie des richesses du kaer chercher des secours.

Hélas, quelques jours après avoir émergé au cœur d’un petit marais puis avoir rejoint une pleine en contrebas de montagne, ils rencontrèrent leurs premiers étrangers : des cavaliers orks. Ceux-ci les délestèrent des richesses du kaer et partir au grand galop, entrainant avec eux les espoirs de guérison du Kaer « Malheureux ».

Nos jeunes Héros retrouvèrent leur campement, dévasté par une force venu du ciel qui ne tarda pas à se présenter à nouveau.

C’est ainsi que ces jeunes Héros rejoignirent ceux qui les avaient volés dans les cales du Mordant, avant d’être transféré dans celles du Bouledogue, à la demande d’un officier humain manifestement en colère envers le capitaine nain Doigtdor et ses pratiques.

Sur ce, bonne nuit et ne faites pas de cauchemars